Originaire de Normandie, Paul Quibel, chef monteur de la maison Matters de Rouen, est envoyé à Coutras en 1885 afin d’installer un moteur à gaz pauvre à la minoterie de Laubardemont. Le temps de son séjour à Coutras, il loge dans la famille Deschamps et rencontre à cette occasion Maria-Julienne Deschamps, une des filles du couple qui l’héberge. Les deux jeunes gens tombent amoureux et se marient à Coutras le 20 février 1886. Paul Quibel décide avec son frère Joseph, ingénieur, de fonder un atelier de construction mécanique pour la fabrication de rouets, roues hydrauliques, machines à vapeur et matériel de scierie. L’objectif de cet atelier est la transformation de tous les moulins à meules de la région en moulins à cylindres. Pour cela, les 2 frères font l’acquisition d’un grand immeuble avec ses dépendances, rue des loges à Coutras. Un bureau de dessin est créé et emploie MM. Aufradet et Michaud comme dessinateurs. C’est ensuite la création d’un atelier de mécanique qui embauche de nombreux ajusteurs, forgerons et tourneurs de la région. A partir de 1904, les frères Quibel s’associent avec Jules Guimberteau, comptable de Bordeaux dans une usine de capsules métalliques, l’entreprise devient « Quibel Frères, Guimberteau et Cie ». Parallèlement à l’atelier de mécanique, les premières capsules commencent à être fabriquées, dans un premier temps pour les eaux minérales, fabrication exportée en grande partie vers Cuba. Paul Quibel participe également à la vie politique de la cité en entrant au conseil municipal de Coutras sous la mandature d’Ernest Barraud en 1904 puis une seconde fois en 1912 sur une liste menée par l’abbé Montheuil. En avril 1906, Joseph Quibel décède et en 1910, l’usine change de nom pour devenir « Paul Quibel et Compagnie ». En 1914, Paul Quibel diversifie encore son activité en créant un important garage de réparations de voitures. Peu à peu la construction de machines à vapeur est abandonnée au profit de la capsulerie qui s’agrandit sous la direction d’Armand Quibel, second fils de Paul Quibel. L’entreprise emploie alors environ 150 ouvriers. Mais la guerre de 1914 éclate, les hommes partent au front et sont remplacés par les femmes. L’armée réquisitionne les machines et l’usine devient une usine d’armement spécialisée dans la fabrication de coiffes d’obus. La guerre terminée, la fabrication des capsules reprend et l’entreprise change une nouvelle fois de nom pour devenir en 1925 « Quibel frères et Compagnie ». A son tour Armand Quibel, entre au conseil municipal de Coutras entre 1919 et 1925, le maire étant alors le Docteur Emmanuel Berger. Les Quibel ont employés et formés de nombreux ouvriers et techniciens spécialisés. Pour les remercier de leur engagement, la ville de Coutras donne le nom de « Paul Quibel » à la rue qui se trouve devant les anciens ateliers et qui relie la place de la gare à la rue des loges. En 1968, la société Quibel S.A s’est installée à Abzac sous la direction de Pierre Carteau.

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