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COUTRAS

L’église de Coutras a la particularité de posséder 2 clochers. Le grand clocher flèche, a été édifié en 1862 à la demande du cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux qui l’a béni lui-même le 17 septembre 1865 en présence du préfet de la Gironde et des autorités de la ville. Le 11 juin 1911, le Conseil municipal de Coutras opte pour un projet de restauration du clocher « avec suppression de la flèche », « par 10 voix contre cinq et un bulletin blanc ». Ceci fait, le clocher est bel et bien démoli, comme le prouvent les cartes postales de l’époque et les pierres sont vendues en septembre 1911. Mais en 1912, le conseil doit revoir sa position. En effet 674 habitants de Coutras, dont 480 assujettis à l’impôt, interpellent le conseil municipal pour voir réédifier la flèche. Ils représentent donc près de 15 % de la population ! Aussi le conseil municipal délibère en janvier 1912 que « En dehors de toutes considérations religieuses, il y a lieu de conserver à l’église paroissiale de Coutras son aspect primitif et de réédifier une flèche dont le caractère artistique était reconnu par tous ». En avril, une nouvelle délibération approuve le cahier des charges et l’adjudication des travaux dont le montant prévu s’élève à 32.000 francs. En juin, sous la présidence du maire Ernest BARRAUD, on procède à l’adjudication : Dupin, de Cadillac-sur-Garonne l’emporte car il consent un rabais de 2 %. On sait que les travaux de reconstruction se déroulent dès l’été 1912 et qu’ils duraient encore à la fin de l’automne de cette même année car : « fin novembre, un manœuvre employé à la reconstruction du clocher reçut un baquet de ciment sur le dos… » Et finalement, le dimanche 26 octobre 1913, la flèche de l’église Saint-Jean-Baptiste de Coutras, reconstruite à l’identique par les soins de la municipalité, est solennellement bénie par Monsieur le chanoine Latour, archiprêtre de Libourne.

En sortant par l'arrière du marché couvert, on a une vue imprenable sur le chevet de l’église où on peut remarquer quelques stèles en pierre. Ce sont des monuments funéraires séparés de la rue par une grille. Imaginez que le square du docteur Berger était encombré de tombes jusque dans les années 1830 ! Après l’avoir fait déplacer et transformé les lieux en promenades, la municipalité décide de créer une sorte de lieu de recueillement en mai 1835. Elle fait installer un sarcophage et une stèle de part et d’autre de la croix de pierre appuyée contre le chevet de l’église. Deux autres tombes sont installées dans cet enclos en 1868. A l’origine, elles se trouvaient sur le côté nord de l’église, entourée d’un petit mur. Le mur tombant en ruine, le conseil municipal décide de les déplacer au même endroit que celles dédiées aux coutrillons et au curé Sanchameau. Bien qu’elles soient de forme et de taille différentes, toutes ces tombes sont « parlantes ». Des épitaphes renseignent le passant sur la ou les personnes décédées et ce qui les caractérisent. Côté sud, une simple pierre tombale usée par le temps passe presque inaperçu. Au XIXe siècle on peut y lire des renseignements généalogiques sur une famille originaire de Bordeaux : la famille Baste. « Jacques Baste décédé l’an 1794 D Marguerite Souel décédée le 14 juillet l’an 1804. D Jeanne Baste décédée l’an 1796 ». Le fils de ce marchand, Pierre Baste s’est illustré dans les troupes napoléoniennes. Devenu amiral son nom est inscrit sur la 38e colonne de l'Arc de Triomphe à Paris. Le sarcophage à proximité serait érigé sur une sorte d’ossuaire constitué des restes des habitants inhumés dans le cimetière qui entourait l’église. Bien qu’il ne soit décoré d’aucun signe religieux, une épitaphe invite au recueillement « Ici reposent nos pères prions pour eux ». La municipalité de l’époque souhaite également rendre hommage à un de ses bienfaiteurs : le curé Sanchameau. Nommé curé de Coutras en 1802, il s’illustre par sa charité que rappelle l’épitaphe de marbre « Au bienfaiteur des Pauvres ». Quant au sarcophage supporté par quatre sphères de pierre, les trois faces visibles sont couvertes d’écritures. On y apprend que la personne inhumée s’appelle François Albert. Il est né à Coutras le 6 octobre 1750 (erreur c’est le 8 janvier en réalité). Ce fils de charron devient un éminent militaire au service de Louis XV. D’où le texte en forme de poème.

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