THEVENIN François Paul
Mort pour la France lors de la guerre de 1914-1918. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Antoine-sur-l’Isle.
Né le 31 août 1891 à Saint Antoine-sur-l'Isle, fils de THEVENIN Michel et de COULON Adèle.
Extrait du livre “Les morts pour la France de St Antoine-sur-l'Isle de Philippe DEVILLE:
THEVENIN François, Paul Né le 31 août 1891 à Saint Antoine sur l'Isle, fils de Michel THEVENIN et Adèle (Marie) COULON, domiciliés à St Antoine s/Isle. Il avait un frère aîné, Etienne Silex né en 1887, qui survécut au conflit mais qui revint réformé suite à blessure. En 1912 lors du conseil de révision de la classe 1911 à Coutras, en Gironde, il est figure sous le n° 209 du recrutement de Libourne. Il mesure 1m58 ,possède les cheveux châtain foncé et les yeux bleu foncé, avec un degré d'instruction noté « 3 ». Le 17 octobre 1912 il est incorporé au 2ème Zouave et part le 20 pour l’Algérie. Son régiment est rappelé en métropole le 2 août 1914. Il passe dans la réserve le 1er octobre 1914 et se retrouve au 7ème RIC. Soldat de 2ème classe il disparaît, à l'âge de 23 ans, le 21 décembre 1914 au Bois de Saint Mard près de Tracy le Mont dans l'Oise (à 15 km au Nord-Est de Compiègne), selon un avis ministériel daté du 9 décembre 1916. Selon une discussion relevée sur internet on trouve : … Le 21 décembre 1914, les Français, qui poursuivent la lente reconquête de Tracy-le-Val, du Bois Saint-Mard et du secteur de Puisaleine, secteurs submergés par l'offensive allemande du 20 septembre 1914, attaquent en effet au nord-est de Puisaleine, avec pour objectif de dégager cette position et de repousser les Allemands au nord du Bois Saint-Mard. Le 31 octobre 1914, le 2e Zouaves avait déjà reconquis les ruines de la ferme de Quennevières. La préparation d'artillerie, préliminaire à l'attaque, est déclenchée le 20 décembre 1914, en milieu d'après-midi. Le secteur étant tenu par la 37e DI, c'est à la 73e BI qu'incombe la mission de prendre l'offensive (la 74e BI attaquant depuis ses positions dans le Bois Saint-Mard). Les compagnies du 2e Zouaves et du 2e Tirailleurs, soutenues par le 3e bataillon du 42e RI sont chargées de s'emparer de l'“Ouvrage du Barbu” ainsi que de la position du “champignon” (qui se trouve à quelques dizaines de mètres de l'actuelle butte des Zouaves). Néanmoins, cette attaque française a été éventée par deux tirailleurs algériens qui se sont rendus aux Allemands… Le 21 décembre 1914, ils déclenchent un violent feu de contre-batterie, avant même que les Français ne soient sortis de leurs tranchées. L'attaque française débute au matin du 21 décembre 1914. Elle a été précédée par l'explosion de charges explosives que les sapeurs du Génie ont mises en œuvre durant la nuit, pour faire sauter les barbelés allemands. Aussitôt que les zouaves et les tirailleurs, épaulés par les fantassins du 42e RI, sortent des tranchées, le feu d'artillerie français redouble. Les assaillants progressent sous le feu croisé des deux artilleries (française et allemande), ainsi que des tirs de mitrailleuses et de mousqueterie. Les balles et les éclats d'obus fauchent à tout instant des combattants. Les Français, qui subissent leurs premières pertes dans la traversée du no man's land, dans une situation défavorable (ils doivent gravir les pentes de Puisaleine !), parviennent néanmoins à s'emparer de leurs objectifs. La réaction allemande est cependant très vigoureuse. L'offensive dégénère très rapidement en un corps à corps, dans les positions prises d'assaut par les Français. Les zouaves parviennent tant bien que mal à se maintenir au “champignon”, qui reste inexpugnable. En revanche, à l'“ouvrage du barbu”, la situation devient vite intenable pour les Français. Les Allemands chargent les zouaves, dont les rangs s'éclaircissent à vue d’œil. Malgré cela, les zouaves font “sidi brahim” (se battre jusqu'à la mort au besoin) et s'élancent à leur tour contre les troupes allemandes. Il ne reste plus qu'un poignée de combattants français à l'“ouvrage du barbu”. Aucun renfort n'arrive. Submergés par des forces supérieures, ne recevant aucun renfort, les derniers survivants du 2ème Zouaves, accompagnés de quelques sapeurs, luttent avec l'énergie du désespoir. Tout à coup, une violente explosion se produit, à hauteur de la position tenue par cette dernière poignée de combattants français. Que s'est-il produit exactement ? S’agit-il d'une explosion de mine ou d'une sape que les Allemands avaient préalablement préparée (le secteur étant dès cette époque déjà parsemé de souterrains creusés de part et d'autre par les troupes en ligne). Il reste difficile de répondre avec certitude à ce jour. Cette explosion met en tout cas un terme à la résistance à l'“ouvrage du barbu”, qui est définitivement perdu pour les Français. Les derniers survivants sont faits prisonniers. Les pertes françaises, au cours de cette offensive, ont été tout à fait considérables. Les sources françaises, et notamment le JMO du 2e Zouaves ayant disparu, il reste difficile d'établir une statistique précise et détaillée des pertes réelles.
Autre vision d'un médecin-auxiliaire chef de section de brancardiers à la 37ème DI: 20 décembre 1914 Bien cher ami, Minuit ; le vent souffle en tempête dans la forêt qui nous entoure et la pluie fait rage sur le toit fragile de notre habitation ; mes camarades sont couchés, ou de service hors du cantonnement. Je reste seul à faire la veillée d'armes ; en effet, on vient de nous communiquer la vibrante proclamation du général Joffre déclarant que le moment est venu de débarrasser le territoire . Demain à 7 heures, attaque générale ; nous venons de recevoir l'ordre de filer demain matin à 3 Kil. en avant ; nos préparatifs sont faits. J'espère que nous avancerons sensiblement ou qu'en tout cas nous en ferons voir de dures à ces vilains Boches. La 37e est appelée, parait-il, à former un “corps de poursuite” chargé de talonner l'ennemi dès qu'il battra en retraite ; aussi je crois que lorsque nous aurons démarré, je verrai du beau travail. J'entends déjà tonner le canon sur notre gauche. Ça chauffe dur ; on ne perçoit qu'un roulement presque ininterrompu ; c'est le début de l'attaque qui, avant qqs heures, va arriver jusqu'à nous et se généraliser. Les Boches vont la trouver mauvaise. A part cela, tout va bien : bonne santé, bon courage, bonne humeur ; je crois que je suis assez bon soldat. Donne-moi longuement de tes nouvelles. Je vais me coucher ; d'ici peu le bruit du canon se rapprochant va me réveiller. Chic ! Ton ami qui t'embrasse. C. Cambournac
Le 10 septembre 1920, le tribunal civil de Libourne rend un jugement fixant la date du décès de François Paul THEVENIN au 21 décembre 1914 et ordonnant l'inscription de celui-ci qui est transcrit sur le registre d'état-civil de Saint Antoine sur l'Isle le 18 octobre 1920 avec la mention « mort pour la France ». Sa sépulture n'est pas documentée dans les fichiers publiés par le Ministère de la Défense. Son nom est inscrit au Livre d'Or des soldats morts pour la France de la commune de St Antoine sur l'Isle et figure sur le monument aux morts communal.
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